Le diabète constitue un problème de santé publique mondial avec une croissance rapide, due à l’évolution des modes de vie.
En France, le diabète touche environ 4 % de la population et ses complications sont l’insuffisance rénale, l’atteinte du système nerveux périphérique qui peuvent avoir des conséquences graves.
Mais la principale complication du diabète est ophtalmologique. C’est la première cause de cécité chez les sujets de moins de 50 ans dans les pays industrialisés.
La prévalence de la rétinopathie diabétique croît avec la durée du diabète et, après 15 ans d’évolution, elle est supérieure à 80 % et environ 2 % des patients deviennent aveugles.
Récemment, plusieurs études épidémiologiques ont démontré qu’une équilibration optimale de la glycémie pendant une période prolongée permettait de réduire l’incidence et la progression de la rétinopathie diabétique.
Une prise en charge précoce de la rétinopathie diabétique peut permettre d’éviter l’évolution vers des complications graves qui peuvent occasionner un handicap visuel potentiellement sévère.
Le dépistage régulier par l’ophtalmologiste, tous les un à deux ans, en fonction de l’état du patient, permet souvent d’éviter cette évolution péjorative.
Le dépistage se fait par la mesure de l’acuité visuelle qui reste le premier examen, puis celle du fond d’oeil qui analyse la rétine à la recherche de signes d’évolution.
Ces signes peuvent être recherchés plus finement, au moindre doute, par des examens para cliniques :
– OCT (sans injection)
– Angiographie (avec injection).
Les dernières technologies permettent de faire des angiographies maculaires sans injection.
Ischémie rétinienne avec néo-vaisseau actif
Pan photocoagulation complète avec le pôle postérieur conservé
L’ancienneté de la rétinopathie, le déséquilibre du diabète et l’hypertension artérielle sont des facteurs de mauvais pronostic. Il faut donc s’attacher à stabiliser le diabète et l’hypertension avec l’aide de votre médecin généraliste, votre endocrinologue et votre cardiologue.
A certains stades de la rétinopathie diabétique, il peut être nécessaire de pratiquer une ou plusieurs séances de photocoagulation au laser argon pour stopper des complications qui peuvent conduire jusqu’à la chirurgie vitréo rétinienne.
Les lasers de dernières générations rendent celles ci moins pénibles pour le patient (et pour l’ophtalmologiste) car plus rapide et peu douloureuses.
La maculopathie diabétique, et en particulier l’œdème maculaire (principale cause de diminution de l’acuité visuelle chez le diabétique) est également directement liée à la durée d’évolution de la maladie. Elle peut nécessiter des injections intra vitréennes de substances (anti VEGF) destinées, dans ce cas, à faire diminuer l’œdème. Ces injections ne dispensent pas de l’équilibration du diabète.
Du fait de son évolution silencieuse dans les stades débutants, seul un examen régulier et systématique des patients diabétiques permettrait de diagnostiquer et de traiter précocement ces patients.